Le million : Quinze romans en un an !

L’année dernière, en faisant mon bilan d’écriture de 2019 j’enregistrais 477 000 mots dans l’année et je me fixais comme objectif de passer la barre des 500 000. Eh bien, mes amis, cet objectif a été littéralement explosé.

En effet, j’ai traduit cette année pas moins de 15 romans, 1 nouvelle, et quelques fragments de fanfiction. Tout ça mis bout à bout nous amène au chiffre incroyable de 1 122 000 mots traduits cette année. Plus d’un millions de mots ! C’est juste énorme. Bon, forcément, ça veut dire qu’à côté de ça, j’ai très peu écrit, à peine 7 000 mots dans l’année. Et ces 7 000 mots, c’était uniquement de la fanfic, mais très honnêtement, ça me convient : si j’arrive à gagner ma vie en tant que traductrice littéraire, l’écriture, ça devient une activité de pur loisir, et donc j’écris ce qui me fait plaisir, quand et si ça me fait plaisir. Si je préfère dessiner, regarder une série ou me balader, c’est parfaitement acceptable, pas de pression* de ce côté-là.

Le planning qui se dessine pour 2021 risque de pas mal ressembler à celui de l’année écoulée, car j’ai a priori, rien qu’avec les suites de séries déjà entamées, 10 traductions de prévues, et ça serait étonnant qu’il ne s’en rajoute pas…

Dans l’idéal, j’aimerais bien finir un projet de trad de fanfiction, il doit rester 50 à 60 000 mots dessus. Ayant fait 45 000 mots de fanfic en 2020, ça devrait être possible de caser ça à un moment donné. 🙂


* J’ai toujours un compte Tipeee d’ouvert : même si je ne me mets pas de pression pour produire du nouveau contenu cette année (en dehors de la trad de cette fic que j’aimerais bien finir, donc), je compte bien continuer à en publier : j’ai toujours un roman quasi complet, Un semestre à Reykjavik, qui attend d’être posté. Je vais d’ailleurs m’y remettre incessamment sous peu : j’ai malheureusement dû laisser à l’abandon mes comptes sur Wattpad, HPF et autres au cours des deux derniers mois car j’avais plein de trads à boucler en même temps avant la fin de l’année, mais je vais pouvoir reprendre un rythme normal en janvier !
(Si jamais un jour je me rends compte que je ne produis ni ne poste plus de nouveau contenu gratuit, je supprimerai/suspendrai mon compte Tipeee.)

8 outils d’écriture pour booster votre productivité

On dit souvent que l’écriture est un muscle : plus on pratique, plus on devient endurant, et plus c’est facile. C’est un constat qui s’applique assez bien à moi, c’est pour ça que mes outils de productivité préférés sont ceux qui encouragent la régularité.

Écrire tous les jours

J’ai trois sites à vous présenter qui fonctionnent plus ou moins sur le même principe : celui de la chaîne qu’il ne faut pas briser. Qu’est-ce qu’une chaîne ? C’est une suite de jours où vous accomplissez votre objectif. C’est une excellente méthode pour construire une habitude. Le plus dur, c’est de s’y mettre, donc n’hésitez pas à choisir un petit objectif comme 100 mots par jour. La moitié du travail, c’est d’ouvrir votre fichier (ou votre application d’écriture) et d’écrire le premier mot. Le reste viendra plus facilement et il est fort probable que vous dépassiez les 100 mots en question. Et puis même, 100 mots tous les jours, ça fait 36 500 mots dans l’année, c’est pas si mal, surtout si votre mode de fonctionnement actuel, c’est d’avoir une poussée de motivation où vous écrivez 10 000 mots en trois jours, et puis plus rien pendant 6 mois.

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Bilan d’écriture 2019

Nous revoilà à ce moment de l’année et je me rends compte que je n’ai rien posté sur ce blog depuis un an, gloups. Ça ne va pas m’empêcher de faire mon petit bilan chiffré de cette année d’écriture, c’est beaucoup trop jouissif pour s’en priver.

Comme l’an dernier, j’ai traduit 5 romans cette année, mais comme ils étaient nettement plus longs, ça m’amène à 443 000 mots traduits, presque mon record. Et le record est largement dépassé si on y ajoute les 20 000 mots que j’ai traduits en fanfiction.

Côté écriture c’est à la baisse avec une production de seulement 14 000 mots cette année.
Je m’étais inscrite pour faire le NaNo, mais entre le nouveau site qui ne favorisait pas autant l’émulation que l’ancien, le début du mois de novembre où j’étais super prise par mon asso, et la suite du mois où j’ai décroché un nouveau boulot (en traduction commerciale, ces mots-là ne sont pas comptés ici) qui m’a pris énormément de temps, j’ai vite abandonné.

Côté publication, deux nouvelles sont parues chez la Musardine, Saccage (20 histoires érotiques écrites par des femmes) et Orgasme en lac majeur (20 histoires de sexe au soleil). Sinon, j’ai récupéré mes droits sur mes textes publiés chez Láska, il va falloir que je réfléchisse sérieusement à ce que j’en fais. Mon ancienne éditrice m’a soufflé une piste, mais j’aimerais bien aussi auto-éditer certaines choses, au moins pour voir ce que ça donne. Il faut que je me trouve du temps pour plancher sérieusement sur la question.

Bref, avec un total de 477 000 mots, 2019 aura été mon année la plus productive ever. Visons les 500K pour 2020, ça serait classe. 😀

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Bilan d’écriture 2018

2018 a été une année difficile sur le plan personnel, et ça a impacté ma créativité, mais je me suis quand même bien rattrapée en fin d’année. Par rapport aux années précédentes, j’ai davantage écrit pour me faire plaisir et moins pour publier, ce qui se marque par un retour à la fanfiction, et notamment à la traduction de fanfictions.

Côté écriture, j’ai un peu avancé deux anciens projets (Coralie et Paula), et j’en ai lancé un troisième en octobre. À la base, ça devait juste être une nouvelle autour de 3K, mais au final, je suis à 15 pour le moment et c’est pas fini. Comme j’avais prévu un texte court à la base, ça m’a obligé à revenir en arrière et le réécrire en grande partie, parce que je n’avais pas assez fouillé le caractère de mes personnages. En 2019, mon projet prioritaire sera donc de venir à bout de ce texte et de le publier, très probablement en auto-édition.

Je me suis fait plaisir en écrivant 3 OS (dont deux qui se suivent) en fanfiction. Franchement, quand je bloque sur l’écriture, la fanfic c’est l’idéal pour me remettre dans le bain sans avoir l’impression de bosser.

Et puis j’ai traduit 5 romans dans l’année, presque un tous les 2 mois, mais comme certains étaient courts, cette stat-là a bien baissé par rapport à l’an dernier. Mais j’ai fait davantage de suivi éditorial, donc j’ai pas chômé non plus, hein. ^^

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En chiffres, j’ai :

  • Écrit 23 500 mots en original et 17 500 en fanfiction, soit 41K en tout
  • Traduit 86 500 mots en fanfiction et 309 000 en romans pour des ME, soit 395,5K
  • Pour une production totale de 436 500 mots cette année.

Nano 2018 : Bilan

Quelques jours avant le début du mois de novembre, après avoir vaguement joué avec l’idée de raviver l’un ou l’autre de mes projets pour l’occasion, mais en partant toujours du principe que « Non, j’aurais pas le temps », j’ai finalement décidé de m’inscrire pour le NaNoWriMo. Pas pour un projet d’écriture perso, mais pour la traduction d’une fanfiction dans laquelle je me suis lancée en janvier dernier et qui n’avançait pas : en 10 mois, j’avais à peine traduit 16 000 mots. Sachant que le texte complet devrait totaliser dans les 120 ou 130K, autant dire que je n’étais pas arrivée.

Je me suis donc dit que ça permettrait de me donner un petit coup de boost. C’est la première fois depuis que je fais de la traduction littéraire pour des éditeurs que je me lance dans un gros volume de trad perso à côté, en même temps. D’habitude, quand j’ai fait mon quota de traduction rétribuée du jour, j’arrive pas à trouver la motivation de continuer en mode loisir. Et ce mois-ci, bah… ça a fonctionné.

C’est peut-être dû au fait que les deux textes que je traduisais étaient écrits dans des styles très différents. Ou au fait que je me sois imposé des horaires stricts pour ma traduction rémunérée : interdiction d’y toucher après le dîner et le week-end. En tout cas, j’ai réussi à traduire 55K pour le boulot, et à trouver suffisamment de temps libre pour faire 60K sur mon projet NaNo. (Non, je n’ai pas mis plus d’énergie sur le NaNo que le boulot, je me suis mise à la trad de ce roman le 12 novembre seulement, avant ça, je travaillais sur une correction).

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Ce qui fait… 115K de trad dans le mois, c’est un record en ce qui me concerne ! ^^
Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’à côté de ça, je me suis quand même forcée à écrire, même un tout petit peu, tous les jours, et j’ai tenu cette résolution-là aussi. Je m’étais fixée un objectif de 5000 mots sur le mois, et là aussi j’ai dépassé, avec un peu plus de 7000.

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Bref, je suis très heureuse, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi productive et j’ai réussi à me prouver que je pouvais continuer à écrire et mener mes projets persos à côté de mon activité pro, même si les deux sont très proches. Il faut juste de l’organisation et de la discipline.

Après, je ne pense pas pouvoir tenir ce rythme sur le long terme, parce que bon, c’est bien aussi d’avoir d’autres loisirs que l’écriture/la traduction et que mon amoureux aimerait bien me voir décoller un peu plus de mon écran.

(Nan, en vrai, ce mois-ci on a été deux fois à des ciné-clubs, on a visité deux musées et une expo, et on a invité – et j’ai cuisiné – 12 personnes à dîner, donc ça va, j’ai quand même réussi à faire des choses à côté. )

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Le jour en orange ? Un ciné-club qui s’est fini plus tard que prévu.

Mon secret pour toute cette productivité ? J’ai bloqué YouTube tout le mois avec ColdTurkey (À la base, c’était une erreur, mais chut.)

Du coup, en décembre, outre ma trad pour le boulot, je vais avant tout continuer d’écrire sur Le mari d’Hélène – oui, j’ai commencé un nouveau texte plutôt que de poursuivre les nombreuses histoires inachevées en cours. -.-

Dans l’idéal, je continuerai à avancer sur Tatoué sur mon cœur (la fanfic NaNo), mais telle que je me connais, je risque d’arriver en rade de chapitres à poster vers avril mai et ça se résoudra avec un petit Camp NaNo…

Wattpad, etc. : quel site de publication choisir ?

Bonjour ! La publication en ligne vous tente mais vous hésitez à vous lancer ? Vous vous demandez quel serait le meilleur site pour vous ? Ou peut-être vous êtes-vous déjà inscrit sur une plateforme de publication, mais vous ne vous y sentez pas parfaitement à votre place ? Cet article est fait pour vous !

Wattpad, Scribay, HPF, ff.net et AO3 : 5 plateformes de publication en ligne gratuites sur lesquelles je vous dis tout !

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Cet article sera suivi de deux autres qui approfondiront le sujet. 

  1. Quel site de publication choisir ?
    1.1. Présentation
    1.2. Quel site pour quel usage ?
    1.3. Multiplier les sites de publication, bonne ou mauvaise idée ?
  2. Les interfaces à la loupe
  3. Nous n’avons pas les mêmes valeurs

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4 astuces pour écrire plus vite

Je ne vais pas vous parler de faire le vide pour canaliser son inspiration  ou de techniques pour apprendre à faire des plans. Cet article n’a pas pour sujet l’écriture au sens d’activité créatrice, mais l’écriture d’un point de vue matériel, le nombre de mots que vous êtes physiquement capable d’écrire en un temps donné.

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Photo by Thomas Lefebvre on Unsplash

1. Apprenez la dactylographie

Vous pensez que parce que vous utilisez l’index et le majeur de chaque main et que vous ne cherchez pas désespérément le Y sur le clavier comme votre oncle Jean-Michel, ça va ? Si vous n’êtes pas capable de taper à dix doigts en ne regardant que l’écran, c’est que vous avez bien besoin d’une remise à niveau. Il y a des tas de sites pour apprendre en ligne, et pas mal d’entre eux sont gratuits et plutôt bien faits. Il existe aussi des cours en ligne payants et des logiciels.

C’est sûr, vous y passerez quelques heures, et les premières leçons à taper des rangées de ffff jjjj ffff jjjj ffjj ffjj jjff jjff peuvent être assez frustrantes. Mais vu le temps que vous gagnerez par la suite, c’est un investissement largement rentabilisé.Capture d_écran (68)

Pour vous donner une idée, je suis à 63 mots par minutes avec ce test qui semble être le paradis des joueurs de scrabble, et je tourne autour de 80-90 (j’ai même eu une pointe à 100 mots par minutes une fois) avec ce test-là qui utilise au contraire des mots très commun.

Et puis, maîtriser la dactylographie, ce n’est pas qu’une affaire de temps : taper en regardant l’écran permet de réduire considérablement les problèmes de mal de dos liés à une mauvaise posture devant l’ordinateur.

2. Choisissez un bon clavier

D’abord, au niveau du matériel, assurez-vous que votre clavier vous convient. Touches à course courte (comme les claviers d’ordi portable), à course longue (plus hautes), clavier mécanique (ressort sous chaque touche : la frappe est plus dure, on risque moins les erreurs), sans compter les différentes options d’ergonomie : il y a des tas de claviers différents. N’hésitez pas à tester et à vous équiper de ce qui vous réussit le mieux.

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Et puis tant qu’on en est à parler matériel, arrangez-vous un poste de travail digne de ce nom. Une chaise à la bonne hauteur, avec un dossier confortable, et un écran à la hauteur des yeux ! On écrit moins vite quand on a un torticolis ou une tendinite…

Ensuite, saviez-vous que la disposition AZERTY n’est pas du tout la plus adaptée pour taper vite et sans se fatiguer ? D’autres dispositions, conçues spécialement pour le français, ont été inventées. Il y a quelques années, j’ai essayé de me mettre au BÉPO, mais ça n’a pas fonctionné pour moi : « désapprendre » AZERTY me demandait trop d’énergie. Mais si, convaincus par mon article, vous vous lancez juste maintenant dans l’apprentissage de la dactylo, autant le faire avec une disposition de clavier plus ergonomique !

3. Essayez la dictée

Et comme malgré un poste de travail correct, il m’arrive d’avoir le poignet douloureux, je repose parfois mes articulations en dictant. J’entends généralement dire du bien de Dragon Naturally Speaking, mais comme il est payant et que je suis fauchée*, je me suis rabattue sur une solution en ligne gratuite. J’utilise donc une application qui s’appelle Speechnotes, qui fonctionne bien et est très simple d’utilisation.

Malgré tout, dicter me prend plus de temps que taper car si l’affichage de ma phrase à l’écran est quasi instantané, il y a toujours des corrections à faire : réécrire un prénom que l’application ne connaît pas, sans compter tous les problèmes d’accords et de conjugaison et les tirets cadratins et espaces insécables qu’il faut rajouter. C’est pour cela que ça reste pour moi une solution alternative, pour me reposer ou simplement pour changer un peu quand j’en ai marre de bosser. Dicter a un petit côté ludique et me permet aussi parfois de rester plus concentrée sur mon texte. Et puis dicter une scène érotique avec votre amoureux.se à côté : effet garanti !

Cela dit, si vous êtes plutôt à 40 mots/min qu’à 80, même en devant corriger quelques mots derrière, la dictée vous permettra sans doute d’être plus rapide. À essayer !

4. Optimisez votre traitement de texte

Bon, on en vient à mon petit secret que j’ai décidé de partager avec vous. Quand je suis sur mon ordi, je suis capable de taper à la vitesse de la pensée (enfin, des fois mes pensées sont carrément plus lentes que mes doigts), soit nettement plus vite que 80 mots par minute. Certains traitements de texte (OpenOffice, par exemple) ont un système d’autocomplétion, mais je n’ai jamais été à l’aise avec ça parce que je tape suffisamment vite pour que ça me ralentisse plus qu’autre chose s’il ne me propose pas le bon mot, que je le valide par automatisme et que je doive revenir en arrière.

Du coup, j’ai mis au point mon propre système, qui consiste à détourner les corrections automatiques pour en faire un répertoire d’abréviations. (Je vous explique comment faire sur Word parce que c’est celui que j’utilise, mais normalement, on peut faire pareil avec OpenOffice.)

Pour y accéder : Fichier > Options > Vérification > Options de correction automatique. Cela dit, il est plus rapide de pousser Word à faire une correction automatique : par exemple, si vous commencez une phrase sans majuscule, il va la rajouter sans vous demander votre avis. Il suffit alors de passer la souris sur le mot qui a été modifié, et apparaît ce petit éclair avec une flèche. Cliquez dessus, et il vous proposera d’ouvrir les corrections automatiques.

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S’ouvre alors une fenêtre avec un tableau tout simple :

Remplacer : _____________    Par : ______________

À vous de définir quelles sont les abréviations qui vous seront le plus utiles. En ce qui me concerne, je tape les trois lettres « pdv » ou « sdb » et Word affiche « point de vue » et « salle de bains ». J’ai des dizaines d’abréviations de ce type, et ça me fait gagner un temps fou. Sans mentionner que si vous vous faites des noeuds au cerveau pour retenir l’orthographe du prénom polonais de votre personnages, tapez « kr » et Word écrira « Krzysztof » à votre place. Malin, non !

J’espère que ces petites astuces vous auront été utiles ! Ah, et si vous faites le test, dites-moi quelle est votre vitesse en mots par minute, je suis curieuse ! 😉

 

* Vous pouvez sponsoriser cet article en faisant un petit don, mensuel ou ponctuel, sur mon Tipeee. Merci !

Le point sur ma vie d’autrice

Je voulais faire un bilan en décembre ou début janvier, et puis j’ai joliment laissé le temps filer.

En 2017, j’ai traduit 6 romans et une novella.
J’ai aussi fini le premier jet de mon premier roman à moi.

Dit comme ça, on dirait que j’ai eu une année super productive. Sauf qu’en fait, mon temps passé à traduire (et aussi réviser/corriger) les livres des autres à tendance à épuiser ma créativité et me laisser très peu d’énergie pour écrire mes propres histoires. Alors certes, j’ai fini un roman, mais ces 10K manquants, c’est à peu près tout ce que j’ai réussi à écrire — avec 9K sur un autre projet qui, si je continue à ce rythme-là, mettra encore plusieurs années à aboutir.

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Et puis en décembre, j’ai fait une rechute dans la fanfic. Rien de grave, j’en ai juste lu plusieurs les unes à la suite des autres, en mode addict qui replonge. Ça a duré quelques semaines et ça m’a fait du bien – j’avais besoin d’un peu d’escapism – et ça m’a aussi fait réaliser que la publication sur le net me manquait : le côté communauté, la proximité entre lectrices et autrices que je n’avais pas réussi à retrouver avec mes publis en maison d’édition.

Speaking of which, il faut bien admettre que publier à compte d’éditeur ne donne pas toujours les résultats qu’on aurait souhaités. Déjà du point de vue de la rémunération. Bon, entendons-nous bien : on ne devient pas auteur pour s’acheter des villas au bord de la mer, hein. Mais quand sur certains textes vous touchez à peine 2€ au bout de plusieurs mois d’exploitation, vous vous dites que pour gagner ça, vous auriez mieux fait de mettre ledit texte en libre accès sur internet, au moins vous auriez eu des lecteurs !

Et puis, sur 5 éditeurs à qui j’ai confié mes nouvelles, il y en a 3 chez qui elles ne sont plus (ou ne le seront plus dans un avenir proche) disponibles : un a fait faillite, l’autre a jugé que ce format n’était pas rentable, et un troisième doit republier le texte dans une autre collection.

Tout ça allié à des discussions passionnantes sur l’auto-édition et la nécessité pour les auteurs de récupérer un peu de poids dans la chaîne du livre m’ont poussée à de grandes réflexions sur comment et pourquoi je publiais. Alors je vais sans doute continuer à publier des textes à compte d’éditeur, mais je n’y mettrais plus toute mon énergie de façon exclusive. J’ai envie de diversifier, c’est à dire de publier aussi gratuitement en ligne, comme avant, voire d’auto-éditer certains textes, si je trouve le temps et l’énergie pour ça.

Dans cette optique, je me suis créé un compte Tipeee (vous savez, le site de mécénat participatif) qui a pour but de soutenir ma création dans son ensemble mais surtout, plus particulièrement cette année, de me permettre de publier gratuitement (sur Wattpad, notamment) une série de douze nouvelles.

Alors oui, j’étais censée en publier une par mois. Et on est fin mars, et il n’y en a qu’une en ligne. C’est que la vie s’en est mêlée.

J’ai perdu mon père mi-février, d’un cancer, bien moche et bien trop rapide.

J’ai passé plusieurs semaines chez ma mère, et entre mon propre chagrin et le sien que j’amortissais de mon mieux, autant vous dire que non seulement écrire mais aussi travailler s’est révélé à peu près impossible depuis un mois. Être freelance, c’est bien, ça permet de s’arrêter quand on en a besoin sans avoir à demander d’autorisation à quiconque. Sauf qu’ensuite, pour se remettre en selle, quand vous n’avez pas un patron et des collègues qui attendent votre retour, c’est compliqué.

Et pour l’écriture, c’est pareil. Je dois dire que ce n’est pas évident de trouver la motivation pour s’y remettre. Mais on me souffle à l’oreillette qu’il y a un camp NaNo qui commence bientôt… alors qui sait !

En tout cas, dresser ici une liste de ce que je veux faire dans les temps qui viennent, c’est un premier pas, parce que j’ai toujours eu besoin d’annoncer mes objectifs pour avoir une chance de les tenir.

En 2018, donc, je veux :

  • Retravailler et corriger mon roman
  • Écrire cette série de 12 nouvelles
  • Réfléchir sérieusement à l’auto-publication pour certains textes
  • Reprendre l’écriture de mon « Bildungsroman érotique »

Toutes les femmes que je connais

Je vois passer les hashtags #BalanceTonPorc, #MeToo, #MoiAussi, et je suis outrée par les réactions de certains hommes, qui viennent remettre en cause, traiter les femmes de menteuse, dire qu’elles exagèrent, ou les accusent de généraliser et de les faire se sentir mal, eux, pauvres hommes qui n’ont jamais violé/agressé/harcelé personne. Comme si nous devions nous excuser de ce que nous subissons, nous taire pour ne pas que eux se sentent coupables, que ce soit de leurs actions ou au contraire de leur inaction, de leur silence, de leur aveuglement.

Longtemps, je ne me suis pas sentie légitime à parler de la question des violences sexistes, je n’étais pas une victime, je ne pouvais pas parler à leur place.

Parce que non, je n’ai jamais été violée.
Mais tout le reste ? J’y ai eu droit.

10 ans
J’habite dans un village. C’est petit, il y a peu de circulation, les parents nous laissent jouer dehors tranquillement. Ce soir-là, je suis seule avec un ami et un garçon agité, souvent agressif, qui ne fait pas vraiment partie de mes amis, mais c’est un village : tous les gamins traînent plus ou moins ensemble. Il se met en tête qu’il veut voir mes seins, les toucher, m’embrasser. J’ai dix ans, je n’ai pas de seins. Je ne veux pas qu’il me touche. Je cours pour lui échapper. Il me rattrape. Je me débats. Lui échappe. Il me rattrape encore. Je ne sais plus comment ça finit. S’il parvient à ses fins ou non. Ce que je sais, c’est que mon ami ne fait rien pour me défendre. Ils font tous les deux comme si c’était un jeu, comme si c’était normal.
Je ne dis rien à mes parents. J’ai honte, je n’ose pas en parler, et j’ai peur qu’ils m’interdisent de sortir jouer dehors.

12 ans
C’est les vacances. Je suis dans un camping où mes parents reviennent tous les ans, donc j’y retrouve des amis. Cette année, un nouveau s’est joint au groupe. Il a quatorze ans, deux ans de plus que moi, et une rumeur prétend qu’il a couché avec une fille un peu auparavant dans l’été. Immédiatement, il déclare vouloir sortir avec moi. Je ne veux pas et le dis clairement. Tout le groupe fait pression sur moi pour que je sorte avec lui. Je tiens bon mais dois me trouver une excuse : comme il quitte le camping à la fin du weekend, je dis que « ça ne sert à rien » qu’on sorte ensemble pour si peu de temps. Il passe les deux jours suivants à me harceler pour que je sorte avec lui. Les autres jouent son jeu, essaient de me forcer à l’embrasser au détour de parties d’action/vérité, mais je tiens bon. La veille de son départ, il me prend par la main pour m’emmener un peu à l’écart. Pensant qu’il veut encore une fois me demander de sortir avec lui, je m’apprête à refuser une fois de plus. Il me fait asseoir, se place derrière moi et me renverse en arrière. Je suis tellement surprise que je ne peux rien faire et il fourre sa langue dans ma bouche. Je trouve la sensation dégueulasse. Je veux protester mais tous mes amis s’écrient « ah ben enfin ».
Je suis prise au piège : tout le monde pense que j’ai accepté de l’embrasser, alors maintenant, il me semble que je suis « obligée » de sortir avec lui. Je l’évite au maximum jusqu’à son départ, ce qui ne l’empêche pas de m’imposer encore ses baisers gluants. À un moment il déclare « j’adore sa petite langue qui s’agite, on a envie de la couper et de l’avaler ».

13 ans
Je promène mon chien à la tombée de la nuit. Dissimulé entre une poubelle et sa voiture, un mec me fait sursauter car je ne m’attends pas à sa présence. Et puis je réalise que son pantalon est sur ses chevilles. La bite à l’air, il me regarde fixement. J’ai super peur.
Je n’ose pas en parler à mes parents. J’ai peur qu’ils m’interdisent de promener le chien seule. Et puis j’ai honte de mettre des mots sur cette expérience. Ils sont un peu pudibonds et je ne sais juste pas comment leur dire qu’un homme s’est exhibé devant moi. Pendant des semaines, je n’ose plus passer devant cet endroit.

18 ans
Je vais voir un film seule dans un cinéma d’art et essai, l’après-midi. Un homme s’assied à côté, avec un siège vide intercalé.
Ma jupe est bizarre, elle n’arrête pas de glisser, je dois la remettre en place sans arrêt. Je commence à avoir un doute, mais je me dis que je suis parano. Et puis à un moment, je donne un coup rapide sur mon genou, comme pour tuer un moustique. Je frappe la main de l’autre, qui tire sur ma jupe depuis le début du film, et caresse le tissu si doucement que je ne le sentais presque pas. Je mets un siège de plus entre nous. Je ne vois pas le reste du film, je passe la séance à flipper. Je me dis que j’aurais dû partir tout de suite, mais maintenant je n’ose plus repasser sur le premier siège pour récupérer mes affaires. J’ai peur qu’il m’attende à la sortie, mais quand les lumières se rallument, il n’est plus là.
Je n’arrête pas d’aller au cinéma toute seule, mais désormais je fais gaffe à me placer sur la même rangée que d’autres femmes.

20 ans
C’est l’été, il fait très chaud, je dors nue. Je lis et mon chat couché à côté de moi se met à grogner/cracher, réaction totalement inédite. Je constate que la porte fenêtre qui donne sur le jardin est ouverte. Je pense que je l’ai mal fermée, qu’un courant d’air l’a ouverte. Je me lève, nue, dans la chambre en pleine lumière, pour aller la refermer. Après ça, il est tard, j’éteins la lumière pour dormir. Mon chat grogne à nouveau. La porte s’est rouverte et cette fois je sais que je l’ai bien fermée. Le coeur battant, je me redresse dans le noir. Je distingue la silhouette d’un homme accroupi, juste à l’entrée de ma chambre. J’enfile ma chemise de nuit dans le noir, et hésite un moment avant d’allumer la lumière. Je trouve, je ne sais pas comment, le courage de me lever pour aller fermer la porte. À clé cette fois.
Je suis terrifiée, mais cette fois je n’ai pas honte. Je vais réveiller mes parents pour leur raconter immédiatement ce qu’il s’est passé.

C’est pas exhaustif, loin de là, il y a bien sûr tout le harcèlement de rue, les mecs qui m’ont suivie jusque chez moi en pleine nuit, ceux qui à 3 ou 4 dans leur voiture, ont pilé et remonté la rue en marche arrière avant de rouler au ralenti à côté de moi en insistant pour que je monte avec eux, le coloc/proprio qui après m’avoir intentionnellement énervée « parce que ça l’amusait » me prenait dans ses bras « pour s’excuser », les mecs qui dans des bars ou dans des boîtes se sont frottés contre moi, m’ont embrassée sans mon consentement, les gamins qui s’amusaient à mettre des mains aux fesses dans les files du self, à soulever nos jupes…

J’ai souvent pensé à raconter ça et je ne l’ai pas fait, parce qu’il y a toujours cette part de gêne, et parce que encore une fois, j’avais l’impression de ne pas être une « vraie » victime, que je n’avais pas à me plaindre comparée à celles qui ont vécu bien pire.

Mais depuis deux jours, je vois passer les messages de ces types avec leurs « arrêtez de dire qu’il faut qu’on éduque nos fils, ça n’a rien à voir » et leurs « mais vous pourriez quand même dire qu’il y a des mecs bien aussi ».
Les gars : vous êtes tellement, mais tellement à côté de la plaque.
Plus de la moitié des agressions que je raconte se sont produites avant que je sois majeure, dès mes 10 ans, mais ce sur quoi je veux insister, c’est qu’une partie de mes agresseurs étaient des enfants, eux aussi. Les micro-agressions que je ne détaille pas, (mots vulgaires, attouchements, etc.) c’était en primaire et au collège. Au lycée, ils n’osaient plus, ils se rendaient compte que c’était trop limite. Les agresseurs avaient huit, dix, douze ou quatorze ans.
Alors si vous pensez que Weinstein c’est juste un pervers, que « les mecs » ne sont pas comme ça, que notre société dans son ensemble n’a pas un problème, il est temps de vous remettre en question.
Parce que les gamins qui m’agressaient n’étaient pas des pervers, des tarés, des cas isolés : ils étaient le produit d’une société sexiste, d’une éducation qui ne voit pas de problème à dire aux filles « tu dois faire attention à comment tu t’habilles, à ne pas attirer l’attention, etc. », mais qui ne sait pas dire aux garçons « tu dois respecter les filles ».

Auteurs assistés et utilité sociale

À dix jours du premier tour, j’avais envie de parler du fameux revenu universel autour duquel s’est pas mal cristallisée la campagne de Benoît Hamon. Alors, on va vite délaisser la campagne et ses candidats pour parler du revenu universel en théorie, parce que la proposition d’Hamon n’a plus grand chose d’universelle : soumis à conditions de revenus, c’est juste une nouvelle forme d’aides sociales. Qui à 600€ max par mois, ne sort pas réellement les gens de la pauvreté : rappelons que suivant comment il est calculé, le seuil de pauvreté en France est actuellement fixé autour de 800 ou 1000 €.

Je ne vais pas non plus expliquer ce qu’est le revenu universel, comment ça marche, etc. Je vais juste répondre à cette critique qui (à part celle sur le financement) est sans doute la plus fréquente et me fait bondir à chaque fois. Parce que la critique sur le financement, c’est une critique sur la forme, les conditions de réalisation d’une telle mesure. Admettons.  Y a des choses à y répondre, mais d’autres l’ont fait mieux que moi. Je vous laisse chercher. Alors que cette critique-là s’en prend directement au fond : le revenu universel c’est pas bien parce que plus personne ne ferait rien.

« Une France d’assistés ? »

Les gens qui émettent cette critique n’ont visiblement pas très haute opinion de leurs contemporains, et en tant qu’humaine, je me sens un peu insultée. Donc voilà. J’y réponds. Lire la suite