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La romance et les clichés
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Et la fanfic alors
Comme tout genre un tant soit peu codifié, la romance est sujette à voir se développer tout un tas de clichés. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Du coté des lecteurs, les clichés peuvent être ce qui fait qu’on a plaisir à lire, parce qu’on s’embarque dans une histoire en étant déjà un peu en terrain connu, et on sait que ça va nous plaire. Du coté des auteurs, c’est un terrain de jeu formidable, parce qu’il y a cette connivence avec les lecteurs, mais aussi parce que s’amuser à détourner les clichés peut donner lieu à des textes très créatifs et extrêmement plaisants à écrire.
Cela dit, quand les mêmes tropes sont utilisés encore et encore, sans aucune tentative d’originalité, on peut vite arriver à saturation. Mais surtout, à force d’être répété, au lieu d’être une simple histoire lue et puis oubliée, le cliché prend une valeur de vérité, on en vient à tirer des généralisations inconscientes quand on lit, dix, vingt, cent fois la même chose.
Du coup, je trouve certains clichés un peu dérangeants. Ce n’est pas le fait qu’un certain schéma soit utilisé une fois dans une histoire, mais bien le fait de le voir revenir ad nauseam, parce que ça crée une mentalité où on ne remet plus en questions certaines choses qui nous paraissent simplement naturelles.
Je te déteste… non, je t’aime
Le cliché que je veux examiner ici est celui du connard dont l’héroïne tombe amoureuse. En soi, pourquoi pas, vous me direz, le plus intéressant dans une histoire, c’est souvent l’évolution des personnages, et quoi de plus radical comme évolution que de passer de deux personnages qui se détestent à un couple d’amoureux.
Et encore une fois, si c’était une histoire de temps en temps qui racontait ça, ça serait pas grave du tout, bien au contraire. Le problème, c’est que c’est le schéma dominant de la romance, celui qu’on retrouve presque à toutes les sauces.