Tentative d’Incubation d’Antéchrist

Cette nouvelle, d’abord publiée individuellement chez Láska, fait l’objet d’une réédition dans une anthologie papier et numérique  consacrée à la romance paranormale : Vampires, Démons et Métamorphes. Bon, je fais partie de ces auteurs perpétuellement insatisfaits qui détestent relire leurs vieux textes parce que leurs maladresses les font grincer des dents.

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Du coup, quand j’ai dû relire celui-ci pour valider le BàT de cette nouvelle antho, et que je me suis carrément marrée, je dois dire que ça a été une sacrée bonne surprise. J’écris rarement de l’humour, c’est d’ailleurs mon seul texte appartenant à ce genre à avoir été publié, alors constater que ça fonctionne, c’est rassurant, hein.

Alors, pour rentrer un peu dans les détails, cette histoire, c’est celle de l’incube Azelmoth à qui on demande ni plus ni moins d’aller inséminer une humaine pour créer l’Antéchrist. Eh oui ! Rien que ça. Lire la suite

Lecture : Neverwhere, de Neil Gaiman

J’ai entendu parler du concept d’urban fantasy il y a bien des années, mais, à part peut-être une ou deux nouvelles dans la revue Faëries éditée par Nestiveqnen, il s’est passé bien du temps avant que j’aie l’occasion d’en lire. Et quand c’est finalement arrivé, l’urban fantasy semblait plus ou moins s’être confondue avec la bit-lit, c’est à dire, des histoires centrées sur une « héroïne forte » qui castagne des démons, des vampires ou des loups-garous. Ce qui, ouais, j’en lis de temps en temps, mais c’est pas plus que ça ma tasse de thé.

J’attendais de l’urban fantasy quelque chose de plus… vaste : le même genre d’ « échelle » que dans les classiques de la fantasy, avec véritablement tout un monde à découvrir, et pas juste des créatures fantastiques dans un contexte contemporain. Mais avec l’idée que ce nouvel univers serait intimement lié à la ville, au monde urbain.

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Et c’est précisément ce qu’offre Neil Gaiman avec Neverwhere. La magie, l’étrangeté, l’autre, l’ailleurs… ce que j’aime dans la fantasy classique où on est en principe dans les grands espaces, les montagnes, les plaines, ici, tout ça est filé dans le tissu même qui fait la ville. Et j’adore. Lire la suite

Lecture : En plein cœur, Anne Rossi

Anne Rossi est une auteure dont je vous ai déjà parlé. Notamment, parce qu’une de ses nouvelles apparaissait dans l’anthologie Nouvelles do Brasil, d’HQN. Anne est une auteure multi-genres que je retrouve toujours avec plaisir, que ce soit pour de l’historique, du M/M, du new adult ou, comme c’est le cas pour le titre dont je vous parle aujourd’hui, de l’urban fantasy, avec une nouvelle publication chez HQN.

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Lecture : L’aube de la guerrière, de Vanessa Terral

Il y a quelques temps, les Éditions du Chat Noir fêtaient leur trois ans. À cette occasion, ils faisaient une promotion très sympa : tous leurs ebooks à 0,99€. Évidemment, j’ai sauté sur l’aubaine.

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Et je me suis rendue compte que malgré toute ma bonne volonté à sortir du circuit des best-sellers et à donner leur chance à des auteurs inconnus, mine de rien, quand on devait choisir un livre « au hasard » on avait quand même vachement tendance à se porter vers un titre dont on avait déjà entendu parler. Et parmi tous ces livres qui m’étaient parfaitement inconnus, il y en avait un seul qui faisait tilt. D’une part, j’avais lu une critique de ce roman sur le blog de mon éditrice, romanceville, d’autre part, je connaissais de nom ? de vue ? l’auteure, Vanessa Terral que je croise souvent sur facebook sans pour autant avoir jamais rien lu d’elle. (Du moins, à ma connaissance, peut-être ai-je lu sans m’en rappeler une nouvelle d’elle dans un fanzine ou une anthologie – c’est dur de se rappeler des noms quand il y a une dizaine d’auteurs différents.)
Pour faire bonne mesure, je me suis aussi « forcée » à choisir à l’aveuglette (et encore, c’est jamais totalement à l’aveuglette, parce que j’ai quand même regardé vite fait les résumés et je me suis bien laissée influencer par les couvertures) deux autres romans chez le Chat Noir.

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Nan, mais ce mini-poulpe rose sur les genoux… je craque complètement.

Du moins le croyais-je, l’un d’eux s’est en fait révélé être le premier épisode d’une série. Je me suis laissée emporter par la joliesse de la couverture, et je ne m’en suis rendue compte qu’en le téléchargeant sur ma liseuse, en découvrant que l’ebook ne faisait qu’une trentaine de pages. Pour l’autre, Il neige sur Encelade, d’Olivier Moyano, c’est surtout le titre et le résumé qui m’ont attirée. J’espère avoir le temps de les lire bientôt et revenir vous en donner des nouvelles.

En attendant, après cette longue introduction, c’est de L’aube de la guerrière, de Vanessa Terral, dont je vais vous parler aujourd’hui.

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L’Aube de la Guerrière, comme le titre ne l’indique pas, c’est une histoire d’anges et de démons, mais pas seulement.
Et maintenant, un aveu. J’ai lu très peu de textes de ce genre. D’ailleurs, je ne sais pas trop quel est le bon terme : j’ai vu plein de gens désigner ce roman comme de la bit-lit. Je croyais que la bit-lit c’était que pour les vampires (et les garous ?). Du coup, ça me semble plus juste d’utiliser le terme plus général d’urban fantasy. Le principe de l’urban fantasy, c’est des histoires qui s’inscrivent dans notre réalité, mais avec des créatures fantastiques qui s’y baladent. On est bien là-dedans avec le roman de Vanessa Terral puisqu’il se passe à moitié dans la ville bien réelle de Laon (avec des descriptions bien documentées) et à moitié sur les plans astraux où se baladent les anges et les démons.

J’ai dit que j’avais très peu lu dans ce genre, et c’est une lacune embarrassante, que j’ai décidé de combler puisque, par contre, j’ai écrit dans ce genre. Eh oui, j’ai moi aussi une histoire de démons (sans ange, ou presque), qui va bientôt sortir aux Éditions Láska (le 6 novembre prochain). Du coup, ça m’intéressait bien de voir ce que d’autres auteurs faisaient dans le même genre et j’ai abordé ce roman avec une perspective sans doute un peu différente de celle d’autres lecteurs (« oh tiens, elle aussi elle utilise le mot emplumé », « ah, oui, ça c’est une bonne explication », etc.)

J’ai donc été particulièrement sensible à la façon dont Vanessa Terral développe son univers : les passages d’un monde à l’autre, l’administration du Paradis (qui a des allures franchement dystopiques), la façon dont les âmes sont réparties dans les factions angéliques, démoniaques ou dans la fameuse « Troisième Force ». Tout ça est plutôt passionnant. J’ai beaucoup aimé aussi sa façon de faire cohabiter religions monothéistes, athéisme et paganisme et aussi son explication comme quoi le monde des cieux évolue de façon à refléter ce qui se passe sur terre, que le Paradis n’a donc pas toujours été « comme ça », sous-entendu, si administratif.

Ensuite de ça, le style est dynamique, on ne s’ennuie pas, vraiment. C’est raconté à la première personne, du point de vue de Solange qui a perdu la vie il y a à peine trois semaines. On découvre donc le royaume des cieux avec elle, et ses missions de plus en plus dangereuses pour détruire les Larves, entités monstrueuses qui menacent tous les plans d’existence. Solange a de l’humour et du pragmatisme, ainsi qu’une façon de s’exprimer sans chichis : ça en fait une narratrice agréable à suivre.

J’ai été un peu moins convaincue par le background humain des personnages principaux (Solange et Aghilas). Les gros trucs bien dramatiques esquissés en deux temps trois mouvements juste pour donner un peu d’épaisseur au personnage, j’ai tendance à trouver ça too much, et ça a été le cas ici. Je préfère quand on reste dans la subtilité et le mystère, et le personnage de Bel est une réussite de ce côté-là. On en apprend plus au fur et au mesure sur ce perso, mais le mystère continue à planer : qu’est-ce qu’il fout sur ce plan, pourquoi il s’est retrouvé là, comment il gère les choses entre le Paradis et les autres factions…

Dans l’ensemble, une découverte agréable, qui donne envie d’aller en lire plus, que ce soit du côté de Vanessa Terral ou des Éditions du Chat Noir.