Lecture : L’aube de la guerrière, de Vanessa Terral

Il y a quelques temps, les Éditions du Chat Noir fêtaient leur trois ans. À cette occasion, ils faisaient une promotion très sympa : tous leurs ebooks à 0,99€. Évidemment, j’ai sauté sur l’aubaine.

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Et je me suis rendue compte que malgré toute ma bonne volonté à sortir du circuit des best-sellers et à donner leur chance à des auteurs inconnus, mine de rien, quand on devait choisir un livre « au hasard » on avait quand même vachement tendance à se porter vers un titre dont on avait déjà entendu parler. Et parmi tous ces livres qui m’étaient parfaitement inconnus, il y en avait un seul qui faisait tilt. D’une part, j’avais lu une critique de ce roman sur le blog de mon éditrice, romanceville, d’autre part, je connaissais de nom ? de vue ? l’auteure, Vanessa Terral que je croise souvent sur facebook sans pour autant avoir jamais rien lu d’elle. (Du moins, à ma connaissance, peut-être ai-je lu sans m’en rappeler une nouvelle d’elle dans un fanzine ou une anthologie – c’est dur de se rappeler des noms quand il y a une dizaine d’auteurs différents.)
Pour faire bonne mesure, je me suis aussi « forcée » à choisir à l’aveuglette (et encore, c’est jamais totalement à l’aveuglette, parce que j’ai quand même regardé vite fait les résumés et je me suis bien laissée influencer par les couvertures) deux autres romans chez le Chat Noir.

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Nan, mais ce mini-poulpe rose sur les genoux… je craque complètement.

Du moins le croyais-je, l’un d’eux s’est en fait révélé être le premier épisode d’une série. Je me suis laissée emporter par la joliesse de la couverture, et je ne m’en suis rendue compte qu’en le téléchargeant sur ma liseuse, en découvrant que l’ebook ne faisait qu’une trentaine de pages. Pour l’autre, Il neige sur Encelade, d’Olivier Moyano, c’est surtout le titre et le résumé qui m’ont attirée. J’espère avoir le temps de les lire bientôt et revenir vous en donner des nouvelles.

En attendant, après cette longue introduction, c’est de L’aube de la guerrière, de Vanessa Terral, dont je vais vous parler aujourd’hui.

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L’Aube de la Guerrière, comme le titre ne l’indique pas, c’est une histoire d’anges et de démons, mais pas seulement.
Et maintenant, un aveu. J’ai lu très peu de textes de ce genre. D’ailleurs, je ne sais pas trop quel est le bon terme : j’ai vu plein de gens désigner ce roman comme de la bit-lit. Je croyais que la bit-lit c’était que pour les vampires (et les garous ?). Du coup, ça me semble plus juste d’utiliser le terme plus général d’urban fantasy. Le principe de l’urban fantasy, c’est des histoires qui s’inscrivent dans notre réalité, mais avec des créatures fantastiques qui s’y baladent. On est bien là-dedans avec le roman de Vanessa Terral puisqu’il se passe à moitié dans la ville bien réelle de Laon (avec des descriptions bien documentées) et à moitié sur les plans astraux où se baladent les anges et les démons.

J’ai dit que j’avais très peu lu dans ce genre, et c’est une lacune embarrassante, que j’ai décidé de combler puisque, par contre, j’ai écrit dans ce genre. Eh oui, j’ai moi aussi une histoire de démons (sans ange, ou presque), qui va bientôt sortir aux Éditions Láska (le 6 novembre prochain). Du coup, ça m’intéressait bien de voir ce que d’autres auteurs faisaient dans le même genre et j’ai abordé ce roman avec une perspective sans doute un peu différente de celle d’autres lecteurs (« oh tiens, elle aussi elle utilise le mot emplumé », « ah, oui, ça c’est une bonne explication », etc.)

J’ai donc été particulièrement sensible à la façon dont Vanessa Terral développe son univers : les passages d’un monde à l’autre, l’administration du Paradis (qui a des allures franchement dystopiques), la façon dont les âmes sont réparties dans les factions angéliques, démoniaques ou dans la fameuse « Troisième Force ». Tout ça est plutôt passionnant. J’ai beaucoup aimé aussi sa façon de faire cohabiter religions monothéistes, athéisme et paganisme et aussi son explication comme quoi le monde des cieux évolue de façon à refléter ce qui se passe sur terre, que le Paradis n’a donc pas toujours été « comme ça », sous-entendu, si administratif.

Ensuite de ça, le style est dynamique, on ne s’ennuie pas, vraiment. C’est raconté à la première personne, du point de vue de Solange qui a perdu la vie il y a à peine trois semaines. On découvre donc le royaume des cieux avec elle, et ses missions de plus en plus dangereuses pour détruire les Larves, entités monstrueuses qui menacent tous les plans d’existence. Solange a de l’humour et du pragmatisme, ainsi qu’une façon de s’exprimer sans chichis : ça en fait une narratrice agréable à suivre.

J’ai été un peu moins convaincue par le background humain des personnages principaux (Solange et Aghilas). Les gros trucs bien dramatiques esquissés en deux temps trois mouvements juste pour donner un peu d’épaisseur au personnage, j’ai tendance à trouver ça too much, et ça a été le cas ici. Je préfère quand on reste dans la subtilité et le mystère, et le personnage de Bel est une réussite de ce côté-là. On en apprend plus au fur et au mesure sur ce perso, mais le mystère continue à planer : qu’est-ce qu’il fout sur ce plan, pourquoi il s’est retrouvé là, comment il gère les choses entre le Paradis et les autres factions…

Dans l’ensemble, une découverte agréable, qui donne envie d’aller en lire plus, que ce soit du côté de Vanessa Terral ou des Éditions du Chat Noir.

2 réflexions sur “Lecture : L’aube de la guerrière, de Vanessa Terral

  1. Moi je dis, que ce soit du côté de Vanessa Terral (Cinq pas sous terre est tout aussi excellent avec cette plume et cet univers qui caractérisent l’auteur) ou du Chat Noir (je n’ai connu qu’une seule déception chez eux) : n’hésite pas, ça en vaut la peine 🙂

    • Oui, faut juste que j’arrive à me libérer du temps de lecture hors de mes bouquins pour la fac…
      Mais de toute façon, j’ai déjà un autre bouquin du Chat Noir en attente sur ma liseuse, donc je vais forcément y revenir tôt ou tard. 🙂

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